Contrairement aux idées reçues, le patrimoine est tout sauf une politique secondaire ou marginale. Le protéger, c’est respecter notre histoire. Le restaurer, c’est en garantir la pérennité pour la compréhension de notre culture et l’appropriation de celle-ci par les générations futures. Financer des chantiers patrimoniaux, c’est aussi permettre la création d’emplois qualifiés, parfois de niche mais indispensables et surtout non délocalisables en cette période de lutte contre le dumping social.
Pour ces motifs notamment, le patrimoine émerge comme une priorité de l’action du Gouvernement wallon au travers d’une implication transversale de ses membres en fonction de leurs compétences. Il nous faut collectivement infléchir la trajectoire budgétaire des moyens dévolus au patrimoine durant cette législature, pour relancer une politique qui procure tant de la valeur ajoutée sociétale qu’économique. Car rappelons que de tous les secteurs de la construction, celui qui crée le plus d’emplois directs et indirects par million d’euros investi, c’est précisément le secteur du patrimoine, de l’aveu même de la CCW.
Conscient de la situation, le Gouvernement wallon a donc fait de la mise sur pied de l’Alliance patrimoine-emploi, une de ses priorités de 2015. Ce type de projet ne peut évidemment fonctionner que s’il vient des acteurs directement concernés, c’est-à-dire les « professionnels » du patrimoine. Le Département du Patrimoine (SPW ), l’Institut du Patrimoine wallon (IPW ) et la Confédération Construction wallonne (CCW ) ont donc travaillé de concert pour élaborer un plan d’action cohérent et complémentaire qui rencontre les objectifs du Gouvernement.
Que l’on ne s’y trompe pas, si ce plan est destiné aux professionnels du patrimoine, les actions qu’il propose ont pour objet d’impacter positivement l’ensemble du secteur en tirant vers le haut les exigences de résultats. Les travaux de restauration sont parfois perçus, à tort, comme des travaux haut de gamme voire élitistes. En réalité, il s’agit, comme dans d’autres secteurs d’activités, d’atteindre l’excellence. Dès lors, le plan développe des actions à destination de tous les corps de métiers concernés mais également à destination des écoles, des centres de formations, des chefs d’équipe en passant par les auteurs de projet et les experts du patrimoine.
Il s’agit également de trouver d’autres sources de financement. À l’analyse, si le budget est le nerf de la guerre, il n’est qu’un moyen d’atteindre des objectifs. Le rôle du tissu associatif patrimonial, culturel, social ne doit pas être négligé. Car les projets ne peuvent aboutir sans une stratégie concertée et sans leadership. Le rôle de cette Alliance patrimoine-emploi est d’offrir, à terme, aux différents porteurs de projet, les outils nécessaires et les relais suffisants pour pouvoir faire aboutir et pérenniser leurs projets.
Ce site se veut un outil clair et pratique permettant de comprendre facilement la structure du projet et ses objectifs mais plus encore, de baliser l’ambition de l’action gouvernementale. Il doit permettre également d’identifier les mesures auxquelles chaque acteur est invité à participer et les outils qui seront mis à sa disposition pour mener à bien son projet, que ces mesures ressortent des compétences fédérales ou régionales. Chaque niveau de pouvoir doit en e et être appelé à la cause pour mener une action efficace et coordonnée. Cette Alliance trace en la matière des perspectives crédibles. Mobilisons nos énergies publiques, privées et associatives pour faire gagner le patrimoine et offrir une résonnance opportune à la Déclaration de Namur, lancée en 2015 au départ de notre capitale régionale par les ministres du Conseil de l’Europe en charge du patrimoine culturel.
Trois axes stratégiques et un axe transversal ont été identifiés et déclinés en objectifs opérationnels et en mesures concrètes. Ces axes stratégiques sont des déclinaisons de divers points de la Déclaration de politique régionale.